Impression, soleil levant


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« Impression, soleil levant » de Claude Monet, peint au Havre.
Ce tableau est conservé au musée Marmottan à Paris, dont le titre donné pour la première exposition impressionniste d’avril 1874 a donné son nom au courant de l’impressionnisme

Claude Monet a peint cette toile en une séance le matin de bonne heure lors d’un séjour au Havre, ville de son enfance, avec son épouse et son fils, choisissant un de ses thèmes favoris, un port symbole de la révolution industrielle du XIXe siècle et s’inspirant des marines, soleils levant et soleils couchant peints avant 1872 par Eugène Delacroix, Eugène Boudin, Johan Barthold Jongkind ou William Turner.

Selon Daniel Wildenstein et d’autres historiens d’art, ce tableau a certainement été peint en 1873 ou 1874, probablement en janvier 1874 à partir d’une fenêtre de la chambre de l’hôtel de l’Amirauté qui donne sur le bassin de l’avant-port, et signé et daté de 1872 après coup au moment de sa vente.

Une enquête publiée par le musée Marmottan-Monet en 2014, fondée sur des hypothèses vraisemblables et l’analyse de données topographiques, de bulletins météorologiques et le calcul des trajectoires célestes confirme qu’il s’agit bien d’un soleil levant et non couchant comme le pensaient certains historiens de l’art. Le tableau représenterait l’aspect du port le 13 novembre 1872 à 7 h 35 du matin, date la plus probable entre six hypothèses soutenables dans l’hiver 1872-1873.

Claude Monet présente cette vue de l’ancien avant-port du Havre à la première exposition de la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs qui a lieu du 15 avril au 15 mai 1874 dans l’ancien studio du photographe Nadar, au 35 boulevard des Capucines à Paris. C’est à cette occasion que le journaliste chargé de la rédaction du catalogue, Edmond Renoir, frère du peintre Pierre Auguste Renoir, a demandé à Claude Monet de mettre un autre nom que « Vue du Havre » et Claude Monet a dit « Mettez Impression », Edmond Renoir complétant par « soleil levant ».

Description et composition :
Au premier plan dans une mer aux teintes bleu vert se dégage en silhouette une figure propulsant une barque à la godille ; plus loin, une seconde, indistincte, contribue à un effet de profondeur. La seule couleur chaude est le rouge-orangé du disque solaire et ses reflets dans le clapot de l’eau. À l’arrière-plan, dans la brume d’un camaïeu gris-bleuté, se noie le port du Havre avec dans les lignes de fuites un jeu de verticales qui figurent des mâts de grands voiliers à quai, des grues sur des docks et des cheminées d’usines qui indiquent un vent léger de nord-ouest. La marée est haute puisqu’on aperçoit les mats de grands bateaux, et que ceux-ci ne peuvent accéder au port que pendant cette période.

La composition se caractérise par l’horizontalité du paysage représenté et le partage de l’image en tiers selon le schéma de la perspective japonaise, le tiers supérieur étant composé de touches horizontales consacrées au ciel et les deux tiers inférieurs au port baigné dans un brouillard bleuté et à la mer. Cependant, tout est esquissé pour saisir cet instant fugitif avant que la lumière aveuglante du jour ne fige le paysage. Les silhouettes des bateaux se détachent à peine du reste du tableau, baigné dans le flou de l’atmosphère du grand port. Seul le disque orange et plat du soleil levant se détache de ses tons froids. Cela place cette œuvre à la frontière de l’abstraction, si le soleil et la barque, ainsi que le titre, ne venaient pas guider le spectateur à décrypter la scène.

Couleur et Luminance :
Le Soleil semble être le point le plus lumineux sur la toile mais la mesure de sa luminance avec un photomètre montre que Monet lui a donné la même luminosité que le ciel qui l’entoure. Margaret Livingstone, professeur de neurobiologie à l’université Harvard, fait remarquer que la désaturation des couleurs de la toile fait disparaître le soleil levant et son reflet. Elle rappelle aussi que la fovéa de la rétine de l’œil humain distingue les couleurs alors que la vision périphérique capte les mouvements et les ombres, ce qui explique que lorsque le regard se détourne du soleil, l’intensité lumineuse de ce dernier s’estompe et que la vision périphérique lui donne un aspect indécis comme lors d’un lever de soleil. Les couleurs sont juxtaposées ce qui donne au tableau un aspect de non fini.

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